Retlay pénétra dans le manoir. La porte grinça à son passage et le parquet marqua bruyamment ses pas. Ok... ça ressemble pas trop à l'annonce du bon coin. Ca m'apprendra à agir sur coup de tête. Songea t-elle en détaillant le grand hall d'entrée d'un regard circulaire. Rien n'inspirait confiance. Un bruit la fit sursauter. 

- Non aller. Il n'y a que dans les films qu'ils se passent quelque chose dans les manoirs. Ce doit être sympas de se prendre pour une princesse ! 

Toutes les excuses étaient bonnes pour se convaincre. Et cette pensée lui redonna le sourire. Elle posa donc ses valises et ses sacs pour faire un tour de manière légère du manoir et se dirigea vers une première pièce. Elle était encore plus lugubre mais Retlay passa outre cette impression et la détailla du regard. C'était la cuisine. Une table trônait au milieu de la salle et un couteau y était planté. Par curiosité, elle s'approcha et remarqua avec horreur des tâches rouges dessus. De la tomate. Voulut-elle se raisonner encore. Peine perdue cette fois ; ça ne ressemblait pas à de la tomate. C'était trop foncé. Du sang. De la viande. Non plus. Une viande ne tâche pas de cette manière vu qu'elle est morte et le sang ne circule plus. Or, c'était clairement un couteau qui eut été planté dans une chair vivante. Parole de joueuse d'horreur. Rytlay déglutit péniblement. Puis, elle s'intéressa à la lettre. Il faisait trop sombre pour lire convenablement. Elle alluma donc la ridicule lampe torche de son téléphone pour l'éclairer.

Bonsoir, 
Je connais tout de vous. Absolument tout. 
Je sais que vous venez d'emménager aujourd'hui dans ce manoir. Cependant, il s'agit de la plus grosse erreur que vous ayez commit de votre vie. 
Pour tout vous dire, ceci n'est pas votre manoir. Vous pensiez l'acheter, mais il n'est pas à vous. Douze personnes avant vous pensaient conclure une bonne affaire en achetant ce domaine. Le jeu peut commencer désormais. Le but ? Survivre le plus longtemps possible. Et ensuite ? S'évader par tous les moyens.

Tic, tac, tic, tac….

Un sourire inquiet se dessina sur son visage. Elle releva péniblement les yeux de la feuille en s'attendant déjà à voir apparaitre un monstre, un meurtrier, un clown, un vampire ou je ne sais quel autre fous. Cette fois, sa salive resta bloquée en travers de sa gorge sèche. Une mauvaise blague. Non. Ca ne ressemblait nullement à une mauvaise blague. Tout était trop inquiétant. D'un seul coup d'un seul, tout le manoir prenait une teinte encore plus lugubre. La jeune fille aurait voulu disparaître maintenant en comprenant que ses heures étaient comptées. 

Tic, tac, tic, tac. 

Ce son résonnait encore dans sa tête. Merci l'imagination, toujours là quand il faut. A chaque coin qui pourrait constituer une cachette, elle avait l'impression de voir des ombres. Aller.. Un pas… un autre… pas. Elle se retourna difficilement en faisant le moins de bruit possible avant de pivoter le buste et empoigner le couteau. C'était toujours mieux que rien. A pas lent, tremblant et le plus discret possible, elle retourna dans le hall d'entrée, non sans se retourner plusieurs fois. Abandonnant ses affaires, elle tenta d'enclancher la poignée de la porte d'entrée. Fermer. fermer ! Fermer !! Tout en faisant un effort de volonté pour ne pas succomber à la panique, elle l'enfonça une nouvelle fois. Encore. Panique pas. Trop tard. Retlay donna plusieurs coups d'épaules. En vain. Ca marche ça dans mes jeux !!! AHHHHHH ! Les larmes lui montèrent. Et si elle avait vraiment signé son arrêt de mort. 

Quelques minutes s'écoulèrent avant qu'elle n'arrive à se raisonner et reprendre possession d'elle-même. Accroupie, en boule, le couteau toujours à la main, adossée à la porte, elle se remit à réfléchir le plus calmement possible. Ce dangereux psychopathe vit ici. OK. Ko… Arrête. Bon. Ce dangereux psychopathe à l'air d'être un joueur. Douze personnes. "Le plus longtemps possible". Or, lorsqu'on veut tuer quelqu'un, on ne le rate pas et il aurait déjà eu l'occasion de me tirer une balle dans la tête. Donc, il voudra  se jouer de moi. Que cherche les psychopathes? La peur non ? La peur, la terreur. Il s'alimentera de me voir flipper. Ce sera son amusement. Donc je peux en conclure qu'il n'essayera pas de me tuer tout de suite. C'est toujours ça… Que veulent encore les psychopathe ? La souffrance non ? Peut-être a-t-il une salle de torture ? Je ne peux rien faire la dessus… Si ce n'est espérer que c'est que pour faire peur.  Et si je me tuais maintenant ? Non ! quelle sotte tu fais. Peut-être qu'il y a un moyen de sortir après tout… Il y a forcément un moyen. Aller. Son souffle lui revint vaguement. Elle resta tout de même dans cette position de petite fille vivant un cauchemar. Cela lui rappelait un jeu. "Granny". C'est un petit jeu de film d'horreur qu'elle termina en niveau difficile (le dernier niveau étant celui extrême). Le personnage se réveille dans un lit, au début sec. Il est dans un chambre et en sortant, voit cette granny. C'est une folle. Une femme, vieille, habillée de souillon. Ses dents ressemblent à des chicots, et du sang reste collé, et son crane est dégarni. Seul quelques touffes de cheveux blanc le couvrent. On comprend vite que c'est en rattroupant des objets et des clés qu'on arrive à sortir de la maison. Tout ça sans qu'elle ne nous voit. Au risque de se prendre un coup de batte de baseball dans la figure. Et de se réveiller sur ce lit, dont le sang s'accumule petit à petit. Le délais de sortie est de cinq jours. Sinon, elle nous tue à la gillotine qui se trouve dans le jardin, ou nous mange dans sa cave. Enfin. Comme quoi.

Tic, tac, tic, tac…

Combien lui restait-elle de temps à elle ? Il n'y avait plus une minute à perdre, ses secondes lui seraient peut-être fatales !

Prise d'un nouvel entrain, elle se releva et décida de visiter discrètement le manoir à la recherche d'indices.  

(hey !alors ton séjour s'est bien passé ?) 

Retlay sursauta en se retournant lorsque sa voit retentit derrière elle. Ses muscles se tendirent au point qu'elle crut exploser. Qui était cet homme qui la pointait de son arc ? Elle voyait déjà la flèche lui transpercer la cage thoracique. En plain entre les deux poumons. Soufflement et mort. Repoussant cette horrible vision, déglutit péniblement. ses muscles se mirent à trembler de peur. Elle ne serait pas allée au toilette avant de venir, elle se serait surement fait dessus. 

tic tac tic tac.

Ce sont malveillant revint dans sa tête à la rendre folle. Elle ouvrit la bouche. Surement pour répondre car elle savait qu'elle le devait, et que cela lui sauverait peut-être la vie... Mais cette arme tendue dans sa direction la laissait sans voix. La gorge sèche. Elle la referma donc, pour éviter de ressembler à un poisson rouge. Dis quelque chose... Ses pensées lui revenait. Ceci était bon signe. Elle se dit que détailler l'homme devant elle, rapidement, l'aiderait peut-être. Il avait les traits fin, et le nez saillant. Ses cheveux roux pâle étaient tirés en arrière en une queue de cheval. Sa carrure était plutôt forte. Mais bizarrement, il avait un regard plutôt bienveillant. Voilà. allez, parle maintenant... je m'appelle Retlay et j'ai voulu emménager ici mais... 

Tic tac tic tac...

Il était temps maintenant, car au final, ce son la pressait à répondre.

- ... heu.... Je m'appelle Retlay, articula t-elle la voix tremblante, ce manoir était à vendre et... je suis en train de vivre un film d'horreur.

Elle espérait s'être fait assez comprendre. La parole revenue, elle ajouta timidement

- Qui êtes-vous ? Qu'est ce qu'il se passe ici ?

Peut-être qu'il n'était pas le psychopathe en question, et qu'il aurait certaine réponse. Mais cette arme ne la rassurait décidément pas.

- Dites, je veux de mal à personne, vous pouvez arrêter de me menacer ainsi ?

Ses dires restaient tremblant, presque inaudibles. Elle avait toujours l'espoir qu'il l'ai entendu.

La jeune fille reprit un regard un peu plus assuré lorsqu'il désarma son arc. Ou du moins cessa de la menacer avec. Il n'avait pas l'air bien méchant en font de compte. Elle sentit sa respiration lui revenir et desserra la mâchoire. Bien que ses paroles étaient froides et sans appelles, elle ne comptait pas en rester là. Retlay pouvait être butée des fois et sa petite voix effrayée lui criant de ne pas jouer avec le feu se fit enterrer vivante au fin fond de son esprit.

Alors si elle comprenait bien, cet homme était dans le même cas qu'elle, mais depuis bien plus longtemps. Les paroles écrites de la lettre lui revinrent. Douze personnes avant vous... Il était donc fort probable qu'il fasse partit des douze. Enfin, des treize maintenant car elle s'estimait devenir une victime de ce psychopathe à part entière. 

- Attends. Je t'ai bien dis mon prénom moi. Et si mon cerveau marche encore bien, tu as bien vécu ce que je vis ? Et je suis certaine que tu n'aurais espéré qu'une seule chose : c'est que quelqu'un t'explique ce qui t'arrive, après si quelqu'un a bien eu cette gentillesse, t'en mieux. Alors maintenant, que tu te sois habitué, soit, mais tu pourrais au moins m'éclairer un peu ? D'ailleurs c'est quoi cette philosophie ? "Chacun pour soi"... On va tous à la morgue dans ce cas non ? l'union fait la force n'est ce pas ce qu'on dit ?

La jeune fille se força maintenant pour stopper ce flot de parole qui l'envahissait. C'était la panique qui parlait. Mais elle préférait s'arrêter avant dans dire trop et de risquer de vexer ce jeune homme, qui serait peut-être son seul espoir d'en apprendre un peu plus. Mais elle se permit tout de même de songer à ce comportement, qu'elle jugea très égoïste :

Dans certains cas de survit, on trouvait différents type de personne : les ours. Solitaire, vagabond. Et les loups. En meute, fort et prêt à se motiver, se surpasser pour les autres et assurer la survie de chacun. Le fait d'avoir quelqu'un à protéger donne souvent la force d'avancer et de vouloir paraitre courageux. Alors que seul... On avance pour soit et personne n'est là dans les moments difficiles. Et puis zut, elle n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi égoïste pour dire clairement "Ok. Bon comme  tu n'es pas une menace, tu te démerde toute seule. Et crève dans un coin de ce lieu, je pourrais manger ta chère fraiche, ça fera du bien. Moi, je veux sortir sans l'aide de personne car je me crois plus fort que tous." Retlay exagérait peut-être un peu son interprétation mais il y avait tout de même une part de juste. La peur la faisait très vite monter dans les tours et le contrôle de soi même n'était que rarement le meilleur.

(wow ça fait un baille ! Je croyais que tu n'avais jamais répondu... Je suis tellement désolée 

Je peux continuer ou je dois refaire une inscription ?)